Livres, BD & Manga

Pour ma part, je ne peux m'empêcher de parler d'un ouvrage que je refuse de dénigrer aux regards alentours !

J'ai nommé "H2G2 The Hitchicker's Guide to the Galaxy" -> Le guide du Voyageur Galactique, dont un film est paru vers l'an 2005.
Ecrit par Douglas Adams, cette trilogie en cinq volumes a été achevé récemment par un sixième, écrit par Eoin (se prononce Owen) Colfer - puisque l'auteur original est mort le 11 mai 2001 - traduit et édité en français en 2010 (je suis en train de le lire). Bref ! Je suis pas là pour vous faire une biographie de Douglas Adams, bien que ça me passionnerait !


Je ne peux pas m'empêcher de transcrire quelques passages de cet ouvrage extraordinaire et à l'humour tout à fait british :

"Tout là bas, au fin fond des tréfonds inexplorés et mal famés du bout du bras occidental de la Galaxie, traîne un petit Soleil jaunâtre et minable.
En orbite autour de celui-ci, à la distance approximative de cent cinquante million de kilomètres, se trouve une petite planète bleu-vert et totalement négligeable dont les habitants - descendus du singe - sont primitifs au point de croire encore que les montres à quartz numériques sont une vacheté de chouette idée.
Cette planète a - ou plutôt elle avait - un problème, à savoir celui-ci : la plupart de ses habitants étaient malheureux la plupart du temps. Bien des solutions avaient été suggérées mais la plupart d'entre elles faisaient largement intervenir la mise en circulation de petits bouts de papiers verts, chose curieuse puisqu'en définitive, ce n'étaient pas les petits bouts de papier verts qui étaient malheureux.
Et donc, le problème subsistait ; des tas de gens se sentaient minables et la plupart était effectivement misérables - y compris les possesseurs de montres à quartz numériques. [...]
Et puis, un beau jeudi, près de deux mille ans après qu'on eut cloué un homme sur un arbre pour avoir dit combien ça pourrait être chouette de se montrer sympa avec les gens, pour changer, une fille assise toute seule dans un petit café [...] vit enfin comment on pourrait faire du monde un endroit agréable et chouette. [...]
Mais hélas, avant que cette jeune fille n'ait eut le temps de trouver une cabine pour donner à quelqu'un la nouvelle, une terrible catastrophe survint et l'idée se perdit à jamais.
Ceci n'est pas l'histoire de cette jeune fille."

Voici exactement comment débute cette étonnante épopée de Arthur Dent (je préfère Accro mais je me dois de respecter les noms originaux), Tricia McMillan, deux terriens dont la planète natale explose à peine quelques pages plus tard - on est peu de choses -, Ford Prefect et Zaphod Beeblebrox, deux semi-demi frères bételgeusiens (ils ont les trois mêmes mères), qui vont ainsi faire le tour de l'Univers (et même assister à son implosion au Restaurant de la Fin de l'Univers) dans une ambiance à la fois sombre et assez drôle... la façon dont est décrit l'univers propre à Douglas Adams a totalement changé ma vision des choses.
Avant, pour moi, l'univers c'était quoi... grand et plein de petites choses appelées étoiles et planètes... peut-être habités, blablabla... Mais là, c'est toute une vie, plein d'idées qui sont mises en accord pour faire fonctionner un univers absolument loufoque et pourtant tout à fait envisageable !

Tout commence avec un homme dont la maison va être rasée pour faire place à une voie express (1)... et ironiquement le même jour, une flotte de construction vogonne - des extra-terrestres dont j'aurai sans doute l'occasion de vous parler plus tard - doit détruire la Terre pour faire place à une voie hyperspatiale (2) !

1 - Arthur allongé devant un bulldozer pour éviter que sa maison soit rasée, et M. Prosser, le dirigeant du chantier :
"M. Prosser reprit : "Vous aviez tout loisir pour émettre suggestions et réclamations en temps opportun, vous savez.
_ En temps opportun ? glapit Arthur. En temps opportun ? La première fois que j'en ai entendu parler, c'est quand un ouvrier s'est pointé chez moi, hier. Je lui ai demandé s'il venait pour faire les vitres et il m'a répondu que non, il venait démolir la maison. Bien sur, il ne me l'a pas dit tout de go. Que non ! Il a d'abord fait une ou deux fenêtres et m'a tapé de cent sous. Ce n'est qu'après qu'il me l'a dit.
_ Mais monsieur Dent, cela fait neuf mois que les plans sont disponibles au cadastre.
_ Oh oui ! Sitôt que je l'ai su, j'ai foncé les consulter, hier après-midi. On ne peut pas dire que vous vous décarcassiez pour attirer l'attention dessus. Par exemple, vous pourriez l'annoncer partout...
_ Mais ces plans sont exposés...
_ Exposés ? J'ai du finalement descendre à la cave pour les dénicher.
_ C'est effectivement la salle d'exposition.
_ Avec une torche.
_ Sans doute les lumières avaient-elles sauté !
_ L'escalier aussi.
_ Bon, mais vous avez trouvé l'avis d'expropriation, non ?
_ Oui, reconnut Arthur. Je l'ai trouvé : Il était placardé dans le fond d'un classeur fermé à clé, coincé dans des lavabos désaffectés avec sur la porte la mention "Attention au Léopard".
[...]
_ Avez-vous la moindre idée des dégâts que pourraient subir ce bulldozer si d'aventure, je le laissais vous passer dessus ?
_ Non.
_ Absolument aucun."

2 - La destruction de la Terre, encore une fois dans le premier chapitre, donc ne jouez pas les surpris :
"La lumière se déversa des écoutilles.
Je ne sais pas, jaillit la voix dans la sono, foutue planète apathique pas sympa du tout !
Il y eut un silence terrible et spectral.
Il y eut un bruit terrible et spectral.
Il y eut un silence terrible et spectral.
La flotte de construction de Vogons s'évanouit dans l'encre du vide étoilé."

Bref, cet homme - Arthur - parvient à quitter la Terre grâce à son meilleur ami Ford Prefect, un Bételgeusien... en se réfugiant dans le vaisseau de construction. Le chef de la flotte les retrouve et leur lit de la poésie (3) puis leur propose de dire ce qu'ils en ont pensé. Pendant ce temps, le président le plus stupide de la Galaxie malgré ses deux cerveaux, Zaphod Beeblebrox, vole le vaisseau le plus avancé de l'Univers, le Coeur en Or, qui possède entre autre le Générateur d'Improbabilité (grâce auquel il sauvera sans le vouloir son cousin Ford et Arthur d'une mort certaine) ! Bref !

3 - Petit texte sur les Vogons et leur étonnante - mais écoeurante, point trop n'en faut - poésie...
A. "Voici la marche à suivre au cas où vous voudriez être pris en stop par un Vogon : Laissez tomber.
Leur race est une des plus désagréable de la Galaxie - sans être franchement méchants, ils ont mauvais caractère, s'avèrent papelards, formalos et cyniques. Ils ne lèveraient pas le petit doigt pour sauver leur propre grand-mère des griffes du Hanneton-Glouton de Tron sans avoir au préalable un ordre écrit, contresigné en trois exemplaires, expédié, renvoyé, requis, perdu, retrouvé, soumis à enquête publique, reperdu et finalement enterré durant trois mois dans la tourbe avant d'être recyclé comme allume-feu.
[...] Enfin, ne laissez sous aucun prétexte un Vogon vous déclamer des poèmes."

B. En deux mots la gentillesse d'un Vogon :
"Le bruit cessa.
A sa grande gène, Arthur s'aperçut qu'il était allongé par terre, roulé en boule, la tête entre ses bras serrés. Il sourit timidement : "Un homme charmant. Je voudrais avoir une fille rien que pour pouvoir lui interdire d'épouser un tel...
_ Ce serait inutile, l'interrompit Ford : Ils ont autant de sex-appeal qu'un accident de la route. "


C. Petite description faite par le H2G2 sur la poésie Vogonne :
"La poésie vogonne est sans conteste la troisième en exécrabilité dans tout l'Univers. La seconde étant celle des Azgoth de Kria. Lors d'une déclamation par le maître Grunthos le Flatulent de son poème intitulé "Ode à la boulette de mastic vert trouvée sous mon aisselle par un riant matin d'été" quatre de ses auditeurs devaient succomber à des hémorragies internes tandis que le médio-président de la Société Galactique d'encouragement à la corruption des Arts ne survécut qu'en dévorant l'une de ses propres jambes. On dit que Grunthos s'estimant "Déçu" par l'accueil fait à son poème était sur le point de s'embarquer dans la lecture de son épopée en douze volumes intitulée Florilèges de mes Gargouillis dans ma Baignoire lorsque son propre gros intestin, dans un sursaut désespéré pour sauver la vie et la civilisation, lui sauta au cou et l'étrangla pour le compte.
La plus exécrable de toutes les poésies disparut en même temps que son créateur, Mme Paula Nancy Millstone Jennings de Greenbridge, Essex, Angleterre, lors de la destruction de la Terre."

Bref ; mais ce n'est pas clairement et simplement la description de chaque chose comme la Bête Microbienne et Vorace de Khral ou encore l'antique planète Magrathea dont l'ordinateur le plus puissant de l'Univers dévoile à Arthur quelle est LA réponse à la grande question de la Vie, l'Univers et tout le Reste, qui sont important... ce qui est important, c'est le voyage, la vie d'un homme dans un univers à la fois fantastique et futuriste, et bien que toutes ces histoires soient absolument bizaroïdes, on ne peut pas nier qu'elles pourraient éventuellement exister, car certaines idées rejoignent certaines croyances de ce monde et certaines théories : dans le volume Salut et Merci encore pour tout le Poisson (Vol.4), Adams annonce que Arthur est mort des billiards de fois, c'est à dire dans quasiment toutes les dimensions parallèles qui puissent exister, et qu'il n'y a désormais plus qu'un seul Arthur dans tous les univers imaginables, ce qui rejoint la Théorie des Cordes annonçant en gros différentes dimensions et différentes voies que l'on peut tracer, ainsi qu'une seule voie que l'on peut tenter des milliards de fois et franchir éventuellement une seule fois ; dans le volume Globalement Inoffensive (Vol.5), Arthur et Ford s'aperçoivent que les Terriens du 21ème siècle ne descendent pas du singe, mais en réalité d'hommes échoués sur Terre dans leurs vaisseaux spaciaux, ce qui rejoint, au grand damn de pas mal de gens, la théorie des Scientologues qui pensent qu'on vient en gros de l'espace...

Ensuite, cet ouvrage est particulièrement bien écrit dans ce sens où, malgré toutes ces choses bizarres que l'on imagine, et qui peuvent paraître trop mathématiques, trop physiques, trop chimiques, trop complexes au gout de certains, se trouvent être particulièrement faciles à lire et de ce fait à comprendre même par un cerveau dénué de sens physique pratique tel que le mien. J'ai même pleuré comme un gros caca à la fin (logique de Douglas Adams avant qu'elle ne soit reprise par Eoin) de l'histoire... Je n'ai pas terminé le tome 6 mais une chose est certaine : Il est aussi excellent que ceux de Douglas Adams, gardant le même style tout en ayant sa propre plume et son propre humour... voilà quoi ! Un amouuuuur de trilogie à six volumes donc !

Franchement, mon avis général sur cette histoire extraordinaire c'est que tous autant que vous êtes, vous devriez le lire, si ce n'est pas déjà fait !

Voilà, j'aimerais savoir comment vous avez trouvé cette argumentation... fort essoufflante pour moi qui ai du y passer bien trois heures ^^^ !

Et une dernière choses pour les rares qui seraient tentés par une si étrange expérience : N'oubliez pas votre serviette : Parce que là où vous allez, vous en aurez besoin !
Et surtout : PAS DE PANIQUE !

Maintenant, si vous le permettez, moi... j'vais me coucher...