Souffle du Foehn.

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Appellations : Souffle du Foehn, Foehn, Souffle.
Genre : Masculin.
Âge : Environ deux ans et demi.
Clan & rang : Lieutenant de l'Ombre.

Description physique :

Lemon Tree.

Toujours, on a attribué la nonchalance et l'élégance à l'originalité et à l'audace. Et pourtant, Souffle du Foehn n'est ni particulier, ni excentrique. Il arbore un poil mi-long, ébouriffé, se muant en une petite collerette et une gracieuse queue en panache. Légèrement bicolore, son pelage claire est réchauffé par quelques tâches rousses sur sa tête et son dos. Ses yeux, deux petites perles bleues, lorgnent le monde avec une certaine sagesse. Étrangement, et malgré un nombre croissant de cicatrices de guerre, on le confond souvent avec un novice. Non pas qu'il soit particulièrement chétif, non, mais depuis toujours son visage arbore un air de chaton dont l'innocence involontaire tranche avec l'éclat mature de ses yeux. Pourtant, il n'arrive que rarement qu'on le sous-estime. Sa carrure musclée, associée à des pattes larges et griffues, en font un adversaire redoutable. Mais cela ne fait pas non plus de lui un poids lourd pataud et maladroit. Sa démarche est toujours souple, honnête, parfois nonchalante, sans trop d'accessoires ni d'excès. Quant à sa posture, confiante, fière, elle inspire à ceux qui le croisent une certaine noblesse, de force tout comme d'esprit.

Description mentale :

Pain.

Si j'étais encore une naïve petite narratrice fraiche et optimiste, je dirais que Foehn est ce qui pourrait être le plus proche d'un roi de la savane. Toujours droit et solennel, sa collerette blanche bombée tel la crinière d'un lion, il serait le guerrier vétéran sage et honnête, vénéré par les apprentis et respecté par les autres guerriers. Mais étrangement, j'ai depuis assez longtemps passé ce stade de vénération parfaite envers les supers-chats. Ainsi, Souffle est malheureusement bien loin d'une certaine légende de CerfBlanc. A vrai dire, c'est un personnage assez énigmatique. L'œil bienveillant et sage, il semble être le parfait lieutenant. Vif chasseur, combattant féroce et redouté. Son visage de chaton attendrissant les jeunes demoiselles, son ton rauque et autoritaire, légèrement cassé, faisant s'incliner les têtes les plus têtues. Il est le parfait guerrier, travailleur, bon, courageux ... loyal. Peut être même un peu trop. Vous ne saisissez pas ? C'est pourtant simple. Et flagrant.

Souffle du Foehn est ce qu'on appelle couramment un pion. Il obéit, ne contredit jamais, ne questionne jamais, et approuve simplement d'un signe de tête qui en dit long. Un très bon atout pour ses supérieurs. Un simple robot automatisé pour les autres. Le plus grand danger réside dans le fait que, n'importe ce que dise son chef, même la pire folie, qu'il entreprenne la pire tuerie, Foehn ne ferra qu'hocher la tête, le regard empli de tout ce vide qui hante les chiens sans destins collés aux bottes de leurs propriétaires. Mais qui sait, un jour, peut être, y aura-t-il un déclic. Peut être, au cours de son inévitable transition au poste de meneur, finira-t-il par comprendre, qu'il est un être doué de pensées, et non pas ... une simple pièce sur l'échiquier.

Famille :
Père - Souffle du Sphinx.
Mère - Chant de Pluie. [Décédée].
Frère - Corbeaux Nuageux. [Décédé].

Histoire :

Amy.

Quand vient l'heure de l'adversité, tous deviennent courageux contre celui qui tombe.

Souffle du Foehn fut le fruit des amours douceâtres et mielleux de Souffle du Sphinx et Chant de Pluie. Personne n'aurait su dire si ils s'aimaient vraiment, tant leur jeu paraissait faux et dégoûté. Et personne ne put jamais expliquer un tel comportement. Dès la naissance des chatons, ils se séparèrent et continuèrent leur vie comme si ne rien n'était, se saluant poliment, mais sans plus. Autant le dire tout de suite, le jeune Petit Souffle n'eut aucune figure paternelle. Sa mère était douce et attentionnée, éduquant fièrement ses enfants et ignorant les regards interloqués des reines. Certaines disaient qu'elle avait séduit Souffle du Sphinx dans le seul but d'avoir un géniteur beau et féroce pour apporter de bons gènes à ses enfants. D'autres la prenaient juste pour une pauvre loque qui s'était faite berner. Mais ce voile de soupçons ne semblait pas particulièrement gêner le joyeux Souffle. Nommé ainsi par une décision de son pseudo-père, qui voulait avoir tout de même un descendant portant son nom, il était une boule de poils énergique et à la langue bien pendue. Tout le contraire de son frère. Petit Corbeau était un chaton silencieux et timide, parfois ténébreux, dont le pelage écaille-de-tortue dilué tranchait avec ses iris presque blanches. Les deux frères n'étaient pas particulièrement proches. A vrai dire, ils se haïssaient comme se haïssent d'éternels rivaux. Et cela ne changea guère lorsqu'ils passèrent novices ; Petit Souffle devint Nuage de Souffle - un nom plutôt banal mais que le jeune matou portait avec fierté - et Petit Corbeau devint Corbeaux Nuageux. Il faut dire, qu'avec l'âge, son comportement ne s'était pas vraiment amélioré. Au contraire, un orgueil tout nouveau fleurissait à présent dans le cœur frustré du félin sombre. Peu confiant en lui, complexé, il n'hésite pas à exprimer son malaise en lançant régulièrement à son frère des phrases humiliantes, gratuites et assassines. Souffle ne tardait jamais à se braquer, et leurs rares discutions finissaient presque toujours en des bagarres plus ou moins violentes. Au fur et à mesure que les jours s'écoulaient, leur haine réciproque grandissait et devenait de plus en plus atterrante pour leur mère. Et plus le temps passait, plus Corbeau se muait en une ombre froide et calculatrice, plus Souffle sentait la violence et la brutalité l'encercler, plus Chant de Pluie faiblissait. Et un triste soir d'automne, le Mal finit par l'emporter. Son flanc immaculé se souleva une ultime fois ; elle ferma pour toujours ses grands yeux bleus embués de tristesse et d'un amour infini. Ce soir là, le jeune Nuage de Souffle fut inconsolable. Ce soir là, son chagrin se mua brusquement en une rage intense. Il se rua hors de l'antre du guérisseur, hurlant tel un ours en furie, déracinant à coups de griffes les pauvres arbustes qui croisaient son chemin. Les chats du Clan s'écartaient sur son passage, le suivant d'un regard triste et compatissant. Il lui faudra du temps, mais il s'en remettra. Pauvre gamin, je le comprends si bien. Bien sûr, qu'ils le comprenaient. Tous avaient au moins perdu un ami, un amour, une mère, un père. Mais comment, à ce moment précis, Nuage de Souffle pouvait savoir tout ça ? Hors de lui, il s'engouffra dans la pinède, sans omettre de décocher un violent coup de griffe à un guerrier qui lui barrait la route. Longuement, il courut. Courut, courut, courut. Pleurant, hurlant, maudissant le monde. Tellement qu'il n'entendit pas une silhouette silencieuse au regard glacé se glisser derrière lui.

« Et tu prétends être grand. Tu chiales tout seul comme une gamine, et après tu grognes que je ne suis qu'un, je cite, "puceron qui n'a même pas le courage de regarder une fille en face". Pff. Pitoyable. Franchement, Mère aurait honte de toi. »

Souffle fit brusquement volte-face. Corbeaux Nuageux le fixait d'un air narquois et dégoûté. Le jeune mâle roux et blanc s'hérissa, découvrant une rangée de crocs luisants. Ses yeux abysses étincelèrent, tandis qu'il grondait ;

« Maman est morte, sale pourriture. Morte. Morte. Tu comprends ? MORTE ! »

Il s'arrêta, un souffle puissant s'échappant de sa gueule entrouverte, formant un petit nuage de brume dans la nuit glacée. Corbeau lorgna avec intérêt son frère sifflant comme une locomotive à vapeur. Son dégoût s'était mué en une sorte de pitié méprisante et aussi fausse que l'éclat de tristesse qui traversa son regard. Il fit une moue indolente, et alors que le novice aux iris bleues s'apprêtait à reprendre la parole, le coupa sans ménagement.

« C'est vrai que ça doit te faire un choc, à toi, le pauvre petit chouchou à sa môman, se retrouvant sans sa génitrice adorée ! Mais bon, je te comprends, hin, je crois que ça m'a fait un peu pareil lorsqu'elle m'a avoué que j'étais sûrement la pire chose qu'elle aurait pu éjecter de son utérus. » Il fit une pause théâtrale. « Tu sais, à mon humble avis, ce n'est pas vraiment une grande perte pour le Clan de l'Ombre. Et toi t'en pense quoi, frérounet adoré ? »

Il acheva sa tirade par un sourire pervers. Nuage de Souffle craqua. Sauf que cette fois, cela alla bien plus loin que quelques coups de dents sur les épaules. Sous la pluie battante, l'orage grondant, il arracha, hurla, déchira, transperça ce corps famélique tant détesté. Son adversaire n'eut aucune chance. Le regard brouillé par un voile écarlate, le pelage maculé d'éclaboussures de sang, le jeune chat continuait de s'acharner sur la boule de poils hirsute que la vie avait depuis longtemps quitté. Et se n'est qu'une fois sa rage calmée, qu'il vit vraiment le regard à jamais terrifié et figé par la mort de son propre frère. Horrifié, il recula. La puanteur métallique du sang lui monta à la gorge, il eut un haut-le-cœur, avant de se jeter aux côtés de Corbeau. Un hurlement brisé, sauvage, s'extirpa de sa gueule écarlate. Il plongea sa tête rousse dans la fourrure sombre et emmêlée de son défunt frère, enfonçant ses griffes ensanglantées dans la terre boueuse. Au même moment, il sentit une lame d'acier se planter dans sa nuque. Il tourna légèrement ses yeux rougis. Dernière lui, à moitié masqué par la pénombre, se dressait le chat qui avait il y a si longtemps abandonné Chant de Pluie. Son père.

En silence, ils rentrèrent au camp. Souffle du Sphinx ne regarda pas une seule fois son fils ; Souffle, lui, semblait flotter dans un nuage. Lorsque le Clan vit émerger des buissons l'apprenti livide, couvert de sang et puant à plein nez le blaireau - il s'était au préalable roulé dans les déjections de l'animal bicolore - les questions ne tardèrent pas. Sphinx accusa un mâle particulièrement brutal pour justifier le regard errant d'un de ses fils, et la mort de l'autre. Nuage de Souffle ne protesta pas ; toute agressivité s'était évanouie de son esprit, et son cœur ne battait plus que d'une détresse terrible. On ne retrouva jamais le corps de Corbeaux Nuageux - il devait à jamais reposer dans les profondeurs du lac. Et les félins de l'Ombre continuèrent de fixer Souffle de ce même regard que celui qu'avait maudit l'enragé matou, ce soir triste d'automne. Il lui faudra du temps, mais il s'en remettra. Pauvre gamin, je le comprends si bien. Et ils le comprenaient. Et il s'en remit. Le reste de son apprentissage fut vide et sans intérêts, et son mentor s'étonnait de plus en plus de sa soudaine serviabilité, jadis habitué à un novice farouche et plein d'énergie. Mais lui aussi, il comprenait. Souffle avait peur. Peur de tous ces regards, peur que l'un d'eux soit plus froid que les autres, peur que quelqu'un découvre l'horrible vérité. D'abord, il chercha soutien en son père. Mais celui-ci le repoussa sans ménagement, et le novice se vit décocher un puissant coup de griffe sous l'œil gauche. Gémissant, il s'enfuit. Soudain, et pour la première fois de sa vie, il réalisa qu'il ne pouvait compter que sur lui-même. Alors il changea. Passant guerrier, il se lança sur les pas des vétérans légendaires, renforçant chaque jours sa loyauté, visant toujours plus haut, toujours plus fort. L'estime du Clan envers lui remonta brusquement, lorsqu'il devint bientôt un guerrier modèle, vénéré par les apprentis, respecté par les guerriers. Il fut nommé lieutenant. Mais au même moment, il perdit toute personnalité. Mais peut être, était-se ce qu'il cherchait. Être quelqu'un d'autre. Ou être Personne.

Oublier.

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Livres de la Guerre des Clans lus : Jusqu'à Aurore.
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Dernière édition par Souffle du Foehn. le Dim 21 Nov - 13:40, édité 70 fois